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Brevets européens : la France 2ème pays le plus innovant

29 août 2022 La Presse
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Brevets européens : la France 2ème pays le plus innovant d’Europe en 2021
LE MONDE DU DROIT  -   6 avril 2022

 

L’Office européen des brevets (OEB) a dévoilé le 6 avril 2022 son baromètre annuel de l’innovation, le Patent Index 2021. Après un léger recul en  2020, l’OEB enregistre un nouveau record malgré la pandémie : 188 600 demandes  de brevets européens enregistrées en 2021, soit 4,5 % de plus que l’année précédente. Les cinq pays ayant déposé le plus de demandes en 2021 à l’OEB sont de nouveau les Etats-Unis (46 553 demandes), suivis de l’Allemagne (25 969), du  Japon (21 681), de la Chine (16 665) et de la France (10 537).

  

De plus en plus de pays hors Europe, principalement asiatiques, cherchent à protéger leurs inventions sur le marché européen. La part des brevets issus d’Europe continue de baisser, représentant aujourd’hui 44 % du total des demandes. Une situation qui  se reflète dans le classement des entreprises dominé par des géants asiatiques :  Huawei est en tête (3 544 demandes), suivi de Samsung (3 439), et de LG (2 422). 

C’est d’ailleurs particulièrement en Chine que la hausse significative des demandes de brevets auprès de l’OEB trouve ses origines, les demandes chinoises ayant  augmenté de 24 % en 2021.

 

La France reste stable malgré le contexte pandémique 

Malgré la pandémie de Covid-19, l’innovation française est restée relativement  dynamique en 2021, avec 10 537 demandes de brevets déposées (- 0,7 % par rapport  à l’année précédente). 5e au classement général de l’OEB, la France conserve sa  place de 2e pays européen le plus innovant. Elle se place derrière l’Allemagne, en 1ère position (25 969 demandes), également stable (+ 0,3 %), et devant la Suisse (8 442 demandes). Encore en hausse en 2020 (+ 3,7 %), l’innovation française faisait figure  d’exception face au ralentissement de nombreux pays européens (ex : - 3,3 % pour  l’Allemagne dès 2020). Le léger tassement (- 0,7 %) constaté en 2021 suggère un  impact plus tardif de la crise, sans remettre en cause le constat d’une bonne résilience  de l’innovation française dans l’ensemble.  

 

« Le niveau élevé des demandes de brevets l'année dernière montre que l'innovation  est restée soutenue » a déclaré António Campinos, le président de l’OEB. « Cela met  en évidence la créativité et la résilience des innovateurs en Europe et dans le monde.  Ils ont déposé davantage de demandes de brevets et la forte croissance des  technologies numériques fournit une preuve éloquente de la transformation  numérique en cours dans tous les secteurs et toutes les industries », a-t-il ajouté. « La  France maintient un niveau élevé de demandes de brevets, de peu inférieur à sa  bonne performance en 2020, quand les demandes avaient rebondi de 3 % alors que  dans d’autres pays européens majeurs les demandes reculaient fortement. C’est le  signe de la vitalité de l’écosystème de l’innovation en France ». 

En France, les grands champions de l’innovation de l'année 2021 sont dominés par  Safran, qui prend cette année la première place du classement français avec 540  demandes, signant une hausse fulgurante de 27,4 %. Il ravit la place au CEA  (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) qui se classe 2e avec 

528 demandes (+ 1,5 %). Valeo fait son grand retour sur le podium, à la 3e place (500  demandes), se distinguant lui aussi par une forte croissance (+ 28,2 %). Saint-Gobain quitte ainsi le podium. Les trois champions français sont également présents dans le  top 50 mondial à l’OEB : Safran à la 33ème place (+ 15 places par rapport à 2020), le  CEA à la 35ème place (+ 2), et Valeo, qui fait son apparition à la 41ème place.  

 

Les transports, fer de lance de l’innovation française 

Au niveau mondial à l’OEB, en 2021, les trois secteurs dans lesquels le plus grand  nombre de brevets sont déposés sont la communication numérique (15 400  demandes, + 9,4 %), suivis des technologies médicales (15 321, + 0,8 %) et de  l’informatique (14 671, + 9,7 %). Ils s’accompagnent d’une forte croissance dans les  secteurs de l’audiovisuel (+ 24 %) et des semi-conducteurs (+ 21 %), partant toutefois  d'un niveau plus bas. Les semi-conducteurs sont d’ailleurs un domaine dans lequel la  France s’illustre, puisque le CEA est le seul acteur européen dans le top 5 du secteur  à l’OEB. L’organisme de recherche français se classe à la 4e position, derrière  Samsung, Intel et TSMC. Un signal positif dans un contexte de pénurie et de bataille  pour la souveraineté industrielle européenne.  

Le top 3 des secteurs est semblable pour la France qui voit les technologies médicales  (- 3 %) occuper la 2e place, et l’informatique (+ 5,5 %) passer de la 4e à la 3e place en  2021, tandis qu’elle se distingue dans les transports. En effet, bien que 5e au niveau  mondial, avec 1 009 demandes de brevets en 2021 (+ 0,4 %) en France, le secteur  des transports résiste et reste le plus innovant de l’Hexagone, faisant suite au regain  d’activité de 2020 (+ 4,6 %). A l’échelle européenne, la France se positionne derrière  l’Allemagne, qui enregistre cependant une légère baisse dans le secteur (- 0,8 %). Le  top 10 des entreprises les plus innovantes de l’Hexagone reflète le dynamisme du  secteur, rassemblant pas moins de 5 entreprises ayant des activités dans le domaine des transports : Safran (1er), Valeo (3e), Thales (6e), Renault (7e) et Michelin (9e). La  France s’illustre d’ailleurs dans le sous-secteur de la mobilité avec 3 entreprises dans le top 15 mondial à l’OEB : Valeo 9e, Michelin 10e, et Renault 11e. Mais aussi dans  l’aviation et l’aérospatial avec Safran à la 4e position.  

 

Malgré des niveaux honorables, ralentissement de l'innovation française en santé 

Bien qu’en recul en 2021 (- 3 %, 715 demandes de brevets) après une hausse de  28,6 % l’année précédente, les technologies médicales restent le 2e secteur le plus  innovant en France avec Sanofi comme principal représentant (5e entreprise du top  10 français). Les produits pharmaceutiques et les biotechnologies se placent à la 7e 

et 8e position dans l’Hexagone, enregistrant respectivement une baisse de 18,4 % et  3,4 %, alors que ceux-ci sont toujours en hausse au classement général de l’OEB. Cela est sans compter la force innovatrice des entreprises françaises du secteur qui  résistent. Dans les produits pharmaceutiques, deux entités françaises se classent au  top 10 du secteur à l’OEB : l’Inserm occupe la 3e marche du podium, derrière Johnson  & Johnson et l’Université de Californie. Sanofi se place à la 7e position. Même chose  dans les biotechnologies où l’Inserm conserve sa 2e position, suivi par Sanofi à la 5e place. Sanofi se classe également 9e dans le top 10 du secteur des technologies  médicales.  

Les différents classements de l’Inserm, mais aussi du CEA, viennent à nouveau  souligner l’effort et le dynamisme de la recherche française. Le CEA (35e) est d’ailleurs  le seul organisme public, avec la Fraunhofer-Gesellschaft (institut allemand spécialisé  dans la recherche en sciences appliquées ; 32e) à apparaître au top 50 de l’OEB composé en grande partie de géants industriels.

 

La France et ses territoires d’innovation : l’Occitanie en force 

La stabilité du nombre de demandes de brevets déposées en France en 2021 (- 0,7 %  par rapport à 2020) cache toutefois une forte disparité régionale. Avec 6 705  demandes déposées en 2021, l’Île-de-France reste la grande championne de  l’innovation française, en progression de 3 % par rapport à 2020, avec Paris comme  ville phare malgré une petite baisse (2783 demandes, - 5,3 %). Au niveau européen,  la région conserve sa 2e position derrière la Bavière. À nouveau sur la 2e marche du  podium dans l’Hexagone (1 292 demandes), Auvergne-Rhône-Alpes confirme être une place forte de l’innovation française, mais enregistre néanmoins une baisse de  11,7 % par rapport à 2020. Une baisse ressentie dans le Grand Lyon (- 14,1 %) ou  encore Clermont Ferrand (- 22,5%). L’Occitanie fait quant à elle son grand retour à la  3e marche du podium avec 446 demandes et signe une hausse significative de 23,2 %  avec Toulouse comme place forte (+ 140,5 % par rapport à 2020, mais partant de  niveaux plus faibles). L’Occitanie reprend ainsi la place occupée par la région  Provence-Alpes-Côte d’Azur (402 demandes) qui se classe 4e, enregistrant une  baisse de 12,2 % par rapport à 2020.  




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