Actualités

Partager sur :

Face au Covid-19, entreprises et syndicats tentent de s'organiser pour poursuivre l'activité économique

03 avril 2020 Divers
Vue 44 fois

Après l'annonce du confinement généralisé, les tensions se multiplient au sein des entreprises. Patronat et syndicats tentent de trouver une organisation du travail permettant de sécuriser les salariés. Quant au gouvernement, il tente de rassurer tout le monde pour éviter une paralysie totale de l'économie.

Pour les entreprises, confinement rime pour l'instant avec bazar et casse-tête. Après le "restez chez vous" lancé par Emmanuel Macron en début de semaine, la confusion règne au sein des acteurs économiques. Certaines enseignes comme les magasins de bricolage, les opticiens ont décidé de tirer leur rideau alors qu'elles figurent sur les listes des commerces autorisés. Quant aux salariés, la colère monte dans plusieurs sociétés comme chez Amazon où quelque 300 personnes se sont mises en grève le 18 mars sur le site de Saran au sud d'Orléans pour réclamer sa fermeture. "L'employeur ne nous fournit pas de gel hydroalcoolique, pas de masques, pas le matériel nécessaire pour qu'on se protège, témoigne Khaled Boucharja, secrétaire général CGT45. On a l'impression que nos vies sont en danger et on met en danger celle de nos familles aussi. On n'interrompt pas la propagation du Covid 19." Même topo dans la chimie, un secteur essentiel pour fabriquer le gel hydroalcoolique ou les médicaments, où la CGT appelle dans un communiqué très vindicatif à l'égard du gouvernement à cesser le travail sur-le-champ : "Les salariés ne sont pas de la chair à virus/à canon pour les profits."

Le gouvernement cherche à rassurer 

Vers une paralysie de l'économie ? Le président du Medef tire la sonnette d'alarme et plaide pour "un service minimum" dans les entreprises pour éviter un crash total de l'activité. Encore faut-il lever les incertitudes et les inquiétudes de chacun. Pour calmer les esprits, Emmanuel Macron a appelé à "la responsabilité civique des entreprises pour poursuivre leur activité lorsque cela est possible tout enjoignant les salariés dont les firmes se sont mises en conformité avec les règles sanitaires d'aller travailler sur les sites de production". Après avoir manié le bâton en début de semaine, le gouvernement agite désormais la carotte : le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a appelé ce vendredi 20 mars "les entreprises à verser une prime défiscalisée à leurs salariés, notamment à ceux qui ont eu le courage de se rendre sur leur lieu de travail". 

En parallèle, l'exécutif multiplie les réunions avec les partenaires sociaux pour trouver au plus vite des solutions concrètes qui permettent la poursuite de l'activité économique et la sécurité des salariés. Pour y parvenir, le gouvernement met la pression sur les branches professionnelles pour que celles-ci édictent des codes de bonnes conduites spécifiques à chaque secteur. Ceux-ci s'organisent à marche forcée pour s'adapter à une situation hors-normes : "Le dialogue social est intense dans beaucoup de grosses et moyennes entreprises pour mettre en place des règles du jeu efficientes qui permettent une organisation du travail en ces temps de crise, estime Raymond Soubie, président Alixio. Les comités sociaux et économiques sont abondamment consultés et dans la plupart des cas, ce dialogue social se passe bien".

Entente a minima entre syndicats et patronat

Reste l'échelon interprofessionnel. Là, la tâche est plus ardue : les partenaires sociaux, qui ont organisé une réunion téléphonique jeudi 19 mars, ont peiné à toper sur une lettre commune pour définir un cadre de sécurisation des travailleurs. Pourtant, le Medef, principale organisation patronale, a mis de l'eau dans son vin pour emporter l'adhésion de tous en traduisant un accord des Italiens. En effet, de l'autre côté des Alpes, gouvernement, patronat et syndicats ont trouvé un terrain d'entente en début de semaine pour définir un protocole de mesures barrières au virus dans les entreprises où le télétravail n'est pas possible : prise de la température à l'embauche, mise en place d'équipes tournantes qui ne se croisent pas, espace d'au moins un mètre entre chaque salarié…

Mais rien de tel en Hexagone tant les syndicats de salariés ont des positions divergentes. Seule la CFDT est prête à suivre le Medef à condition que les salariés soient protégés et que le dialogue social soit au centre du jeu. De son côté, la CGT s'arc-boute sur la définition des "activités essentielles" et souhaite l'arrêt du reste de l'économie. Enfin, Force ouvrière demande que les moyens de protection (masques et gel hydroalcoolique) soient mis à disposition de chaque salarié. Quant à un accord interprofessionnel, Yves Veyrier n'en voit pas l'utilité : "On nous demande de remplacer l'Etat pour définir des normes de sécurité dans les entreprises, explique-t-il. On n'est pas médecin, je ne peux pas vous dire si la distance entre les personnes est un mètre ou plus… Notre message est clair : donnez-nous les moyens de pouvoir travailler en toute sécurité. Pour ce qui est de l'adaptation du temps de travail, de l'organisation du travail dans les entreprises… Ça, on sait déjà faire. Pas besoin d'un accord

Source: F Fayolle, Challenges 21/03

M. Murat




J'aime

Aucun commentaire

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.

Ose proposer une actualité