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L'attachement des cadres au salariat n'est pas indéfectible

23 décembre 2019 Les Entreprises
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Les cadres pourraient envisager une activité sous une forme autre que le salariat classique, mais le plus souvent sous conditions. D’ailleurs, l’adoption d’une de ces formes alternatives d’emploi ne leur apparait pas comme exclusive et définitive.

Une attente forte en matière de sécurité financière

Les cadres ont des attentes très larges vis-à-vis de leur travail. La première d’entre elles est la recherche d’une stabilité financière avec la perception de revenus réguliers (64 %). Mais d’autres aspects de la vie professionnelle apparaissent comme fondamentaux. Ils veulent faire du bon travail (61 %), se sentir utiles à l’entreprise (52 %) et exercer un métier qui a du sens (51 %). Ils expriment aussi leur volonté de progresser et de continuer à apprendre de nouvelles choses (56 %).

Des formes d’emplois alternatives peu connues mais jugées positivement

Le micro entrepreneuriat est la forme d’emploi alternative au salariat classique la mieux connue des cadres. Les coopératives d’activité et d’emploi (CAE), le portage salarial, le temps partagé et les groupements d’employeurs le sont beaucoup moins et assez peu savent précisément en quoi elles consistent. Mais dès lors qu’on les leur a présentées, ces formes d’emploi bénéficient d’une bonne image auprès des cadres qui les associent à la liberté et à l’autonomie. Pour autant, ils n’y voient pas que des avantages et relèvent une certaine insécurité financière. Ils posent deux conditions pour envisager le passage à l’une de ces formes d’activité : l’existence d’un projet solide et motivant, et la garantie de revenus suffisants et réguliers.

Concilier l’autonomie et une certaine sécurité financière

Une majorité de cadres pourraient envisager le recours à une forme d’emploi atypique d’ici à trois ans : 16 % avec certitude et 40 % probablement. Le premier facteur déclencheur serait une rupture de parcours - période d’inactivité ou suite à un licenciement économique – les autres formes d’emploi représentant alors des opportunités supplémentaires de retrouver une activité professionnelle. Mais assez fréquemment, il pourrait s’agir de concilier le salariat classique avec une autre activité, que ce soit pour un complément de revenu ou dans une phase transitoire pour tester un projet avant de s’y consacrer pleinement. De plus, cette « sortie » du salariat pourrait n’être que temporaire et s’inscrire comme un moment dans la vie professionnelle de cadres en quête de plus d’épanouissement professionnel et personnel.

Pour en savoir plus sur les formes alternatives d’emploi

  • Le micro-entrepreneuriat

Il offre des formalités de création d’entreprises allégées ainsi qu’un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu. L’entrepreneur bénéficie ainsi du régime microsocial simplifié, du régime microfiscal, d’une exonération temporaire de la cotisation foncière des entreprises, d’une exonération ou d’une franchise de TVA du fait de son activité. L’inscription au registre du commerce et des sociétés ou au répertoire des métiers est obligatoire pour les activités artisanales et commerciales, mais pas pour les professions libérales. Les plafonds de chiffre d’affaires sont de 170 000 euros HT pour les activités de commerce et de fourniture de logement et de 70 000 euros HT pour les prestations de services.

  • Le portage salarial

Relation contractuelle tripartite dans laquelle un salarié, ayant un contrat de travail avec une entreprise de portage, effectue une prestation pour le compte d’entreprises clientes. Le salarié porté est rémunéré par l’entreprise de portage, tout en étant autonome dans l’organisation de sa mission. En contrepartie de la gestion administrative, de l’apport de formation, d’accompagnement, la société de portage perçoit une commission.

  • Les coopératives d’activité et d’emploi (CAE)

Constituées sous la forme de sociétés coopératives, leur fonctionnement est assuré par un gérant et des chargés de mission. Elles s’appuient sur un concept permettant à un porteur de projet de tester son activité en toute sécurité. L’originalité de la CAE est d’offrir un statut d’« entrepreneur salarié » qui permet de percevoir un salaire et de bénéficier de la couverture sociale d’un salarié classique. Chaque mois, il est demandé aux salariés entrepreneurs d’assister à une réunion sur la gestion de la CAE.

  • Les groupements d’employeurs

Ils permettent aux entreprises de se regrouper pour employer une main-d’œuvre qu’elles n’auraient pas, seules, les moyens de recruter. Les salariés effectuent des périodes de travail successives auprès de chacune des entreprises adhérentes au groupement. Ce dernier est l’employeur des salariés via un contrat de travail. Ne pouvant effectuer que des opérations à but non lucratif, le groupement n’exerce pas d’activité commerciale, met ses salariés à la disposition de ses seuls adhérents et en aucun cas auprès d’entreprises extérieures.

  • Les entreprises de travail à temps partagé (ETTP)

Créées dans le but exclusif de mettre à disposition d’entreprises clientes du personnel qualifié, elles ne peuvent recruter elles-mêmes en raison de leur taille ou de leurs moyens. La mission du salarié mis à disposition peut être à temps plein ou à temps partiel. Un contrat doit être signé, pour chaque mise à disposition, entre l’ETTP et l’entreprise cliente, un contrat de travail étant par ailleurs signé entre le salarié mis à disposition et l’ETTP.

 

Source: Apec 2019




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1 Commentaire

André DAUDE (TARBES 11)
Il y a 4 ans
Après de travaux d'été comme ouvrier quand j'étais étudiant (travaux qui m'ont beaucoup appris et m'ont procuré quelques trimestres pour ma retraite), j'ai fait toute ma carrière sous deux statuts successifs autres que le salariat classique, statuts pour lesquels le mot «cadre» n'est pas du tout approprié dans la mesure où je n'ai «encadré» personne.
- 20 ans salarié et associé d'une société coopérative ouvrière de production (c'était le nom, bien que chez nous pas d'ouvriers). L'avantage de la part «salarié» était celui de la protection sociale (assurances maladie, chômage, retraite). La stabilité de salaire était toute relative, puisque liée aux résultats de notre entreprise (d'assez loin cependant). L'intérêt de la part «associé» était l'implication dans la gestion de l'entreprise (de base pour tous, assez poussée pour ceux qui étaient administrateurs élus, dont moi). Et, pour ceux qui le partageaient, dont moi, la mise en application de l'idée de solidarité et partage, avec une échelle de salaires réduite à 2.5 et une part «sociale» du salaire, fonction du nombre d'enfants à charge. J'ai exercé là pleinement mon MÉTIER d'ingénieur, mécanique, informatique, et surtout mathématique, pour faire fonctionner des machines spéciales.
- 5 mois de chômage et un mois de portage salarial (celui qui m'avait licencié a eu besoin de moi, et je n'étais pas encore installé à mon compte !)
- 17 ans en profession libérale, exactement dans le même métier. Pour un revenu net de 3023 euros mensuel avec un temps de travail de 25 heures hebdomadaire, moyenne sur 17 ans. Avantage une grande liberté de choisir ou refuser des clients, liberté d'horaires de travail, travail à la maison sauf nombreux déplacements. Une grande précarité sociale (pas d'assurance en cas d'arrêt maladie, pas d'assurance chômage, cotisations et donc prestations retraite assez faibles). J'ai considéré dès le début que le statut d'autoentrepreneur serait un frein plus qu'un avantage , dans la mesure où il impose des limitations de chiffre d'affaire (que j'ai d'ailleurs toujours dépassées en travaillant seulement un gros mi-temps), et où je voulais contribuer à la solidarité sociale via des impôts «normaux». Une chose qui n'est pas dite dans l'article, c'est qu'il faut bien sûr trouver des clients, donc avoir une prestation à vendre, et un certain relationnel (et une réputation) pour la vendre.
- aujourd'hui, ma retraite relativement «faible» par rapport à des camarades de promo me permet de vivre très bien, et je ne vois pas ce que je ferais de plus si je gagnais plus. (dernière remarque hors sujet, mais sans doute influencée par l'actualité)
- j'ai milité, et je continue, pour les systèmes coopératifs, en particulier les coopératives d'activité et d'emploi, qui permettent de garder la liberté d'entrepreneur individuel, mais de réduire la précarité. Et je suis associé actif d'une coopérative de financement d'entreprises de l'économie sociale et solidaire

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