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Lannemezan. Un pôle industriel de fabrication, métallerie usinage

19 mars 2021 Les Alumni
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Mathieu Talazac a choisi de s’installer en ZRR, zone de Revitalisation Rurale. Non pas seulement pour les aides liées à ce territoire, mais aussi pour sa centralité : la plupart de ses clients se trouvent dans les Hautes Pyrénées et le sud de la Haute-Garonne. Il travaille déjà avec des sous-traitants et fournisseurs mais rêve de se regrouper avec d’autres, de s’installer sur un même lieu qui pourrait être le CM10 de Lannemezan. Ce lieu unique permettrait de mutualiser les ressources, en particulier humaines.

Car certains métiers sont très difficiles à trouver, surtout des usineurs sur des machines conventionnelles pour réparer des pièces. Il faut en effet une très grande polyvalence pour faire ces pièces unitaires, des capacités d’adaptation et une parfaite connaissance et maîtrise de sa machine. Des opportunités d’emplois à n’en pas douter pour les années à venir.

Diplômé en génie mécanique de l’ENIT, école d’ingénieur de Tarbes, Mathieu Talazac a travaillé durant 12 ans à Mécamont, d’abord à Arreau, puis à Lannemezan. Chargé d’affaires et responsable d’atelier, l’envie est venue de faire "quelque chose de plus personnel". Durant une année, il mûrit son projet : une petite structure de services de maintenance industrielle, qui pourrait d’ici à 5 ans, employer de 8 à 10 personnes, à visage humain, réactive et attentive à toutes les demandes. En septembre, il cesse son activité à Mécamont. Il lui faudra 3 mois pour finalement ouvrir L’Atelier de maintenance du Plateau, le 16 décembre. Il avoue : "C’est une découverte du monde de l’entrepreneuriat, de la finance, des banques, des différentes structures. Ce sont quand même 100 000 à 120 000 euros à engager la première année avec les machines de production et les outils à main". Pour l’instant, il n’a pas pu embaucher et fonctionne avec des intérimaires et des sous-traitants. Le but est de créer 2 à 3 postes pérennes cette année, un pour un chaudronnier et deux pour des mécanos. Pour l’instant, il essaye de tout faire suivre : "Avant, je ne faisais que des devis et du management. Je n’avais que le plaisir du geste, en loisir. Maintenant, je dois le faire au quotidien en jonglant sur les différents postes avec en plus l’administratif. Je suis tout seul ou quasiment à devoir traiter l’affaire de A à Z, c’est une grosse pression quand même". Les demandes sont variées : il peut s’agir d’industries lourdes, qui travaillent malgré la covid, (des carrières, des collectivités locales, des papeteries…), des agriculteurs aussi ou même des particuliers. Dans son atelier de 300 m² à Avezac, avec des machines de chaudronnerie, d’usinage et de mécanique, le patron peut créer des pièces sur mesure, mais aussi des portails, faire de la serrurerie ou encore des escaliers. Mais il peut aussi aller travailler sur place. Cette diversité, Simon Spencer, qui est envoyé par Adecco l’apprécie : "Je suis heureux d’être là et de fabriquer, il y a aussi du chantier, mais on fait les deux. J’apprécie tout ce qui est soudure, la métallerie également. Ça va avec mes autres passions, la moto et le 4*4". Une autre spécificité de cette nouvelle entreprise, c’est la conception de "machines spéciales". Mathieu Talazac raconte : "Il y a quelques mois, j’ai croisé au marché à Bagnères-de-Bigorre un jeune palois qui prenait des photos de gâteau à la broche. En échangeant avec lui, il m’a dit qu’il partait s’installer à San Francisco et souhaitait y faire ces gâteaux pyrénéens, de préférence avec une machine qui "marche toute seule". Je réalise actuellement un pilote, j’étudie pour pomper la pâte, son déversement, la vitesse de rotation de la broche. Je devrais débuter les essais très rapidement". En effet, il est aussi passionné d’ingénierie et d’automatisme : dans l’idéal, il voudrait pouvoir imaginer tout type de prototype, pour répondre même aux demandes les plus folles. En attendant, son début d’activité est très prometteur, avec un chiffre d’affaires deux fois plus important que prévu. Il lui reste maintenant à relever le défi de se structurer, de recruter et d’entraîner avec lui la banque qui l’a suivi, la Banque Populaire de Lannemezan. En comptant bien sûr sur le soutien du Réseau Initiatives Pyrénées, qui l’a accompagné, conseillé et aidé financièrement.

Article paru sur LA DEPECHE.fr le 23/02/2021




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