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Le compte personnel de formation, une nouvelle liberté à s'approprier

18 décembre 2019 Divers
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Au-delà du bond technologique, c’est toute la démarche de formation ou de reconversion professionnelle qui est aujourd’hui modifiée. Achat, accompagnement, financement : les nouvelles règles.

 

Même si " le Compte personnel de formation (CPF) ne représente encore que 10 % du marché de la formation, avec 1,5 milliard d'euros ", affirme le précise Claire Pascal, directrice générale de Comundi, c'est la première étape d'une transformation profonde pour faciliter l'acquisition de nouvelles compétences dans ou hors de l'entreprise. Depuis le 21 novembre, à condition d'avoir crédité ses droits, chaque salarié peut acheter en ligne une formation, en toute liberté si elle se déroule hors du temps de travail. Tour d'horizon du nouvel écosystème et de ses principaux changements.

L’appli, un nouveau canal d’achat

Conçue comme une place de marché, l'application se veut très simple à utiliser. " Son objectif est de rendre l'usager autonome et responsable de son projet professionnel ainsi que de son parcours de formations ", explique Laure Manoukian, responsable du service produits à la Direction de la formation professionnelle de la Caisse des dépôts (CDC). Sur son compte formation, le salarié visualise ses droits en euros et peut choisir une formation à l'aide de mots clés autour du contenu, d'un lieu, une modalité… " L'algorithme présentera les résultats en fonction de leur degré de pertinence ", précise Olivier Bertrand, chef de produit métiers, compétences et emploi à la CDC. Il sera ensuite possible de filtrer selon le prix, la date, le nom de l'organisme… " A concordance égale, les formations seront présentées selon un ordre aléatoire.

Lorsque le salarié clique pour s'inscrire, sa demande part vers l'organisme, qui dispose de 48 heures pour la valider ou non. " Attention, ce sont les conditions générales d'utilisation (CGU) de l'appli qui tiennent lieu de convention de formation, prévient Laure Manoukian. Il faut donc les lire avant de les valider, car elles définissent, entre autres, les conséquences d'une annulation tardive. "

Un accompagnement et des conseillers gratuits

A partir du 1er janvier prochain, des conseillers en évolution professionnelle (CEP) aux compétences renouvelées, qui seront joignables via Moncompteformation.gouv.fr, par chat ou téléphone, aideront gratuitement ceux qui le souhaitent à construire leur parcours de formation. " On ne choisit pas une formation sur un simple clic, insiste Stéphane Canonne, directeur d'Edhec Executive Education. L'application est un canal d'achat, pas de choix de programmes. "

ace à une offre pléthorique, mieux vaut en effet savoir ce que l'on cherche : s'agit-il de rafraîchir ses connaissances ? D'augmenter son expertise ? Ou encore d'apprendre un nouveau métier ? " Dans le premier cas, des formations courtes suffisent, détaille Françoise Dany, directrice Executive Education de l'emlyon. Dans le deuxième, il peut être intéressant de suivre un certificat. Dans le troisième, mieux vaut s'inscrire à une formation longue et trouver des financements pour compléter son CPF. " Dans le cadre de cette dernière option, " avant de se lancer, conseille Xavier Révérand, directeur de Cesi Ecole de formation des managers, mieux vaut vérifier que la formation correspond au projet professionnel en termes d'objectifs et de pédagogie ".

L’entreprise, meilleur partenaire de l’évolution professionnelle

Autonome oui. Mais pas seul. Si le salarié est entièrement libre pour choisir l'usage de son CPF pour toute formation hors du temps de travail, son employeur a l'obligation légale de former ses collaborateurs et de les guider sur leur évolution professionnelle. Via un rendez-vous obligatoire : l'entretien professionnel. " Le meilleur scénario pour un salarié, explique Jean-Philippe Cépède, directeur juridique au sein de la direction Droit de la formation de Centre Inffo, c'est que son projet rejoigne celui de l'entreprise, et puisse être pris en charge dans le cadre du plan de développement des compétences collectif. " Le salarié peut aussi solliciter son employeur pour financer, intégralement ou partiellement, son CPF, et se former en étant rémunéré. Ce d'autant que la loi autorise, c'est une autre première, la formation en situation de travail.

Un financement en pleine restructuration

Depuis 2014, chaque actif dispose d'un compte où sont stockés ses droits, auparavant comptabilisés en heures, et depuis janvier 2019 exprimés en euros. Désormais, quelle que soit sa rémunération, un salarié reçoit 500 euros par an (plafonnés à 5 000 euros en général, et 8 000 euros pour les personnes ayant un handicap). Le CPF est alimenté avec les droits acquis depuis 2014 par le salarié et qui n'ont pas été consommés. Y compris ceux cumulés au titre de l'ancien DIF (droit individuel à la formation). " Qui n'a jamais utilisé son DIF et son CPF disposera, début 2020, de 3 750 euros ", explique Laetitia Bonnissant, directrice de l'offre d'Abilways.

A condition toutefois de déclarer sur son compte CPF, avant le 31 décembre 2020, ses droits DIF non utilisés. Ceux-ci figurent sur la fiche de paie de décembre 2014 ou janvier 2015. C'est désormais la CDC qui réglera directement la formation auprès de l'organisme formateur, mais le salarié peut compléter avec sa carte bancaire si le prix dépasse le solde de son compte. Pour le moment, l'appli ne permet que le financement du CPF dit " autonome ". D'autres moyens sont prévus par la loi à partir du printemps 2020 : abondement, participation de l'entreprise à une formation…

Une reconversion mieux cadrée

Adieu le CIF, bonjour le CPF de transition ! Réservé à la reconversion professionnelle, il est géré par Transition Pro, nouveau nom des commissions paritaires interprofessionnelles régionales. " Il n'est pas conçu pour élargir son champ de compétences ou développer une expertise, prévient Sébastien Duizabo, directeur de la formation continue de Dauphine. Ce qui en exclut les MBA et les masters. " " Les priorités seront définies en fonction des perspectives d'emploi ", complète Thomas Petit, directeur de la formation continue et de l'alternance à l'université de Lille. En dernier recours, le cadre qui souhaite se reconvertir aura toujours la possibilité de démissionner et de bénéficier en même temps de l'assurance- chômage et du CPF de transition, si, et seulement si, il a pris soin de valider son projet de reconversion avec Transition Pro avant d'envoyer sa lettre de démission.

Source: Challenges 25/11/2019




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