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Les ingénieurs ont changé de poste comme de chemise

17 juillet 2020 La Presse
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La 31ème enquête nationale de la Société des Ingénieurs et Scientifiques de France vient de sortir ; nous y consacrerons un article très prochainement. Plus de 50 000 ingénieurs et scientifiques ont répondu à cette enquête qui dresse un bilan sur la profession : attractivité, rémunération, appréhension vis-à-vis du Covid-19. Certaines conclusions appartiennent au "monde d'avant" d'autres semblent des tendances plus lourdes. Les Echos viennent d'éditer un article qui en fait la synthèse.

 

Publié le 26 juin 2020 par Juliette Daumont                                        L'enquête
                                                                                   

Menée auprès des anciens élèves des écoles d'ingénieurs françaises et des diplômés scientifiques (Bac+5 et plus) des universités françaises, l'étude a recueilli plus de 50.000 réponses sur la période de février à mi-avril 2020. Premier renseignement qui saute aux yeux : 70% des ingénieurs ont changé d'emploi ou de poste ces cinq dernières années. Si dans 28% des cas, les démissions s'expliquent par une insatisfaction vis-à-vis de leur entreprise, pour la majeure partie d'entre eux, la raison est purement opportuniste. Les jeunes ingénieurs se dirigent vers là où la proposition est la plus intéressante.

Quelle que soit la population d'ingénieurs considérée, le contenu du poste est « le » critère essentiel dans la décision d'intégrer une nouvelle entreprise. Derrière vient la localisation, la rémunération ou encore la conciliation offerte entre vie professionnelle et personnelle. La politique de diversité est positionnée en dernier.

Les ingénieurs survolent la crise

Cette mobilité est globalement bien vécue par les ingénieurs puisque, 86% de ceux qui ont changé de poste avec une promotion hiérarchique sont satisfaits de leur choix et 68% pour ceux sans promotion particulière.

Bien que les ingénieurs appréhendent, comme partout, les répercussions du Covid-19 sur leur emploi (avant le 17 mars 2020 7,1% craignaient de perdre leur emploi contre 10,4% après le 17 mars 2020), le taux de chômage du secteur reste malgré tout très bas : seulement 3,5% d'ingénieurs étaient au chômage en 2019. A titre d'exemple, en pleine crise sanitaire, selon la plateforme de recrutement CodinGame 4 % des développeurs interrogés avaient perdu leur job.

Et même des difficultés à recruter

Même si la profession a le vent en poupe et que les effectifs progressent à nouveau dans l'industrie, des postes restent toujours vacants et difficiles à recruter. Le secteur des entreprises de services du numérique, grand recruteur, est celui qui a eu le plus de difficultés à le faire en 2019. Près de 60% des recruteurs des sociétés de services ont connu des difficultés. Les ingénieurs d'études et les 'chefs de projets' sont les profils les plus recherchés mais le niveau de salaires qu'ils demandent pose de plus en plus de problèmes.

Du côté de l'accueil des femmes dans le secteur, là aussi il y a un ralentissement. La féminisation de la profession commencée dans les années 1970 a marqué une pause. Depuis 2013, la proportion de femmes élèves ingénieurs s'est stabilisée entre 28% et 29%. Pourtant, en 2019, les femmes représentaient 55% des étudiants inscrits dans le supérieur en France, 48% des bachelières des séries scientifiques, 63% des étudiants en médecine et pharmacie…

Une proportion moindre de départ à l'étranger malgré de meilleurs salaires

Le nombre d'ingénieurs travaillant à l'étranger progresse mais la proportion se réduit légèrement, stabilisée entre 15,5% et 16% depuis l'enquête de 2010. Elle passe en-dessous de 15% cette année, montrant certainement une conséquence du « Brexit » et de la pandémie.

Pourtant les salaires des ingénieurs à l'étranger dépassent ceux des Hexagonaux. En France où le salaire médian est de 57.500 euros, à l'étranger il avoisine les 90.000 euros. Cependant la valeur de ces revenus est à nuancer. L'hétérogénéité des situations nationales rend difficile la comparaison. Les prestations sociales peuvent ne pas être identiques. L'expatriation peut entraîner des surcoûts (transport, scolarité, logement…) ou la perte d'emploi du conjoint.

Ceux qui font le pari de l'entrepreneuriat

Sur les 1 113 000 ingénieurs, 12% possèdent à des degrés divers le statut d'entrepreneur : 88.000 sont entrepreneurs à titre principal et 46. 300 le sont à titre secondaire en et plus d'être employés salariés ou retraités conservant une activité professionnelle. Enfin, parmi la première catégorie, 18% dirigent plusieurs entreprises.

A savoir que 4.700 ingénieurs en transition vers l'entrepreneuriat ont fait le choix du portage salarial. Cette modalité est un moyen de se lancer dans l'entrepreneuriat individuel chez les plus jeunes.

L'article complet ici

La synthèse de l'IESF en fichier Joint




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