Actualités

Partager sur :

Recrutements dans l'ingénierie, toujours plus hauts

20 janvier 2020 Les Entreprises
Vue 22 fois

Par Alix Publie | mis à jour le 23/01/2020

INTERVIEW // C’est un secteur qui ne manque pas d’opportunités mais de candidat.e.s ! On fait le point avec Pierre Verzat, président de Syntec-Ingénierie, la fédération professionnelle de l'ingénierie. 

Les 70.532 entreprises du secteur de l’ingénierie pèsent 47,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Néanmoins confrontée à un problème structurel - le manque d’ingénieurs et de techniciens formés - ces entreprises perdent de ce seul fait 500 millions à 1 milliard d’euros par an, estime Syntec-Ingenierie.

Son président Pierre Verzat nous explique quels sont les principaux besoins en recrutement, et les défis à relever en matière de féminisation des métiers et de transition écologique...

Quelles sont vos prévisions de recrutements pour 2020 dans l'ingénierie ?

L’an dernier, les métiers de l’ingénierie ont représenté 80.000 recrutements, en nette hausse par rapport à 2018 où l’on était plutôt autour de 50 à 60.0000. Cette année, on peut anticiper des recrutements toujours à la hausse. Le nombre de recrutements à opérer est énorme, et le secteur est en sous-effectif de 2 à 4%.

Comment expliquez vous cette forte demande ?

L'ingénierie a toujours été un secteur extrêmement dynamique, porté par l’innovation. Le secteur consacre 6,2% de son chiffre d’affaires à la recherche & développement, contre 2,2% du PIB en France. Les nouveaux projets sont nombreux, que ce soit dans le domaine des infrastructures, de l’énergie, dans l'aéronautique, dans l’industrie avec la construction de nouvelles usines, des projets également lancés par le gouvernement tels que le Grand Paris Express, le Canal Seine-Nord Europe ou encore la conquête spatiale. La profession est également de plus en plus impliquée dans la transition écologique et la digitalisation de notre société, ce qui mène aussi à la création de nouveaux métiers.

Vous évoquez la transition énergétique : comment s’engager pour l’environnement à travers l’ingénierie ?

Les opportunités sont nombreuses, avec une promesse forte de développement au cours des prochaines années ! Citons le développement des énergies renouvelables et la création de véhicules électriques. Plus largement, ce sont les métiers traditionnels qui se transforment pour optimiser l’empreinte environnementale de l’entreprise. Les projets de gestion des déchets et recyclage des matériaux, par exemple, font partie intégrante des missions menées par les ingénieurs.

Faire des études d’impact environnemental, étudier l'écosystème, compter les espèces, calculer les émissions de CO2... Tout cela relève de la profession d'ingénieur dans l'élaboration d’un projet. Parallèlement, des métiers en lien avec l’environnement se développent, comme celui d’écologue, de chef de projets environnementaux ou encore de chef de projet biodiversité.

La profession a pourtant des difficultés à attirer les jeunes diplômés. Quels arguments pourraient les convaincre, selon vous, de s’engager dans cette voie ?

Je le redis, l’ingénierie  est un secteur d’avenir avec des évolutions de carrière très intéressantes. Les offres d’emploi sont nombreuses à la sortie d’une école d'ingénieurs avec plus de 40.000 offres enregistrées l'an dernier, tous métiers confondus.

Les passerelles sont nombreuses entre les industries : on peut entrer dans l'aéronautique et bifurquer vers l'environnement facilement par exemple. L’innovation est aussi un facteur clé d’attractivité de la profession. On est en prise directe avec les nouvelles technologies, qui ont un un réel impact.

Enfin, les structures qui emploient sont généralement à taille humaine, ce qui permet de muscler sa compétence et son expérience très rapidement. On ne reste pas assis derrière un bureau en permanence, on doit se rendre sur le terrain très souvent, particulièrement pour les métiers qui traitent de l'environnement.

Et les salaires ?

Forcément, la pénurie de talents en ingénierie tire tous les salaires vers le haut. Le salaire mensuel médian brut de base est de 3.083€, nettement supérieur à l’ensemble du secteur privé en France pour qui le salaire médian est de 1.789€ selon l’INSEE. Ce sont les entreprises de moins de 50 salariés qui offrent les salaires mensuels médians les plus élevés avec 3.333€ mensuel brut contre, 2.900€ en médian pour les entreprises de 250 à 999 salariés. L'ingénierie permet aussi des perspectives de carrière très importantes et diverses. Au cours de sa carrière, le salaire est multiplié par deux. Les compléments de rémunération représentent également 12,2% en moyenne du total des sommes perçues par les salariés.

Vous avez beaucoup communiqué l’an dernier sur la nécessité de féminiser. Avec quels résultats ?

Il est difficile de quantifier l'évolution de la part de femmes dans le secteur d’une année sur l’autre, cependant il y a un problème structurel qui persiste. Les femmes sont sous représentées en ingénierie. Il faut réussir à les attirer dès la fin du lycée. Alors qu’elles représentent 50% des élèves en section scientifique, on ne retrouve plus qu’environ 30% de femmes en école d'ingénieur.

Des actions spécifiques ont été mises en place telles que les ambassadeurs de l'ingénierie qui passent dans les écoles pour faire la promotion du secteur et qui s'adressent particulièrement aux filles, des podcasts ou des bd qui parlent de la profession ou encore promouvoir la facette environnementale de l'ingénierie car on constate que les professions qui traitent de l'environnement attirent plus les femmes.




J'aime

Aucun commentaire

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.

Ose proposer une actualité