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RSE: une affaire de riches?

29 mars 2021 Divers
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Nous avions déjà eu l'occasion de vous parler ici  de  la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) qui se diffuse dans les entreprises et vise à les faire s'engager pour une cause sociale et/ou environnementale.
Le PDG de Danone,Emmanuel Faber, très versé dans la RSE, vient de se faire virer successivement de son poste de DG  et de président pour manque de résultat.
Une occasion de se poser la question du positionnement des actionnaires sur l'engagement sociétal.

Il y a eu un précédent.
Paul Polman, Directeur Général d’Unilever en a fait l’expérience deux ans avant Emmanuel Faber. Comme ce dernier, Paul Polman était connu pour être le porte-voix de la transition vers des modèles d'entreprises plus durables et sociétaux.


Est ce pour cela que leur conseil d'administration les a remercié? Pas forcément !
Pour Emmanuel Faber, il y avait des résultats financiers insuffisants, un cours de bourse qui n'avait pas résisté à la Covid comme celui de Nestlé, une personnalité solitaire et cassante...

  Pour préciser le contexte il faut rappeler qu'en Juin dernier Danone était transformé en "société à mission". Pour créer une société à mission,  il faut en changer les statuts , mettre sur le même plan son but lucratif et une finalité d’ordre social ou environnemental. Bien sur, il faut rendre compte à l'administration et aux actionnaires. Le conseil d'administration avait accepté à 99,42% démontrant ainsi son soutien à la démarche!

Mais ce n'est pas forcément ce que retiendra l'histoire de ce déboulonnage d'icônes du RSE.

Alors, ou mettre le curseur entre Résultats financiers et RSE?


Voici ce qu'en disait Olivier Sibony, spécialiste du management stratégique,  il y a quelques temps:

"Il n’y a pas que l’argent dans la vie : pour les entreprises, nous répète-t-on, il y aussi la responsabilité sociale et environnementale. Mais les conseils d’administration l’entendent-ils vraiment de cette oreille ? Pour le savoir, trois chercheurs ont étudié tous les cas récents où un PDG (américain) s’est fait démettre par son conseil d’administration. La question est de savoir si, dans l'évaluation du PDG, les administrateurs tiennent compte de son impact social et environnemental.

Réponse : ça dépend… des résultats financiers:
Quand le profit est supérieur à la moyenne du secteur, le turnover des PDG est naturellement faible ; et si une forte politique de RSE est présente, il est encore réduit de moitié : bravo ! Mais quand le profit est médiocre, avoir la RSE n’est pas une mesure additionnelle de performance : c’est un amplificateur des résultats financiers.
Se lancer dans une politique de RSE sérieuse est donc bien, pour les dirigeants, une prise de risque personnel. Sans doute leur mérite n’en sera-t-il que plus grand !"

Jean-Luc Taupiac




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