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S.O.S. l'aéronautique cherche ingénieurs

14 juin 2019 Divers
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Les avions vous font rêver ? Tant mieux, le secteur recrute en masse ! C’est en tout cas ce que révèle le dernier observatoire de l’école d’ingénieurs Ipsa avec Ipsos.

 

Le secteur a enregistré un chiffre d'affaires de 65,4 milliards d’euros en France en 2018.  @Shutterstock

 

“L’aéronautique est l’une des rares industries qui peut se targuer d’avoir dix ans de bons de commandes”, lance d’entrée, Francis Pollet, directeur de l’Ipsa, une école d’ingénieurs spécialisée dans l’air et l’espace, habilitée à délivrer le diplôme d’ingénieur. Elle vient de dévoiler, en partenariat avec Ipsos, sa deuxième édition de l’observatoire des métiers de l’air et de l’espace. Un secteur qui se porte bien -65,4 milliards d’euros de chiffre d'affaires en France en 2018- et surtout, qui recrute.

Sur les 200 dirigeants d’entreprise du secteur, 89% déclarent que leurs besoins en ingénieurs sont importants, voire très importants (26%). Le Gifas (groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales) prévoit même cette année 15.000 embauches, dont 42% d’ingénieurs. Des besoins poussés aussi par le “papy boom”, soit les nombreux départs à la retraite de personnels expérimentés.

Arrive en tête des spécialitées les plus demandées l’ingénieur méthodes/industrialisation process (42% des dirigeants disent en rechercher), devant l’ingénieur cybersécurité aéronautique, bureau d’études, intelligence artificielle, production et qualité (tous à 25%). Une spécificité bien française, poursuit Francis Pollet. “On est l’un des rares pays à faire tous les métiers, avec un mélange de classique et d’innovation.” L’innovation, justement, créée des opportunités pour les ingénieurs, principalement dans l’intelligence artificielle et le big data, talonnés de près par l’avion électrique, les drones et la cybersécurité.

Côté compétences, les “soft skills” sont reines. Les trois quarts des dirigeants d’entreprise recherchent d’abord des jeunes avec un esprit d'initiative, des capacités d’adaptation et à s’intégrer à l’équipe. Les connaissances académiques, sont elles, moins prioritaires (39%). “Un recruteur est généralement certain du niveau académique de l’ingénieur, tant le parcours est normé. La partie soft skills est en revanche beaucoup plus difficile à enseigner”, observe le directeur d’école, qui donne néanmoins quelques pistes : travailler en mode projet dans les écoles, envoyer les jeunes à l’international pour qu’ils apprennent à s’adapter…

En tout cas, le secteur ne manque pas d’attractivité. “L’avion a toujours fait rêver les jeunes. Chaque année, j’observe une hausse de 5 à 10% du nombre de candidats qui postulent”. Un domaine qui attire, mais qui interroge aussi. Depuis plusieurs mois, le “Flygskam”(la honte de prendre l’avion pour des raisons environnementales), porté par la jeune militante Greta Thunberg, devient un phénomène de société en Suède. Au point que le secteur y enregistre une baisse du nombre de passagers.

Un mouvement qui commence à balbutier en France. “On sent un vrai questionnement”, indique Francis Pollet. Et d’ajouter : “Il faudrait être idiot pour ne pas le prendre en compte... L’avion rentre dans un périmètre écologique, d’où une forte volonté de développer l’électrique.” Une question qui ne manquera pas d’interpeller au salon du Bourget, du 17 au 21 juin, qui en a fait une des thématiques fortes de cette année.

 

Camille Wong  source: les Echos START



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