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22 avril 2021

Une petite histoire automobile
Jaguar MK2

Publié par Michel MURAT (6) | Détente

Une petite histoire automobile pour les amateurs de véhicules anciens

La Jaguar Mark 2 ou MK2 (qui signifie série deux) est un modèle automobile de Jaguar commercialisée de 1959 à 1967. Très prisée en compétition (catégorie tourisme), la MK2 a notamment remporté le Tour de France automobile à quatre reprises consécutives entre les mains de Bernard Consten. C'est également au volant de cette voiture qu'est décédé Jean Bruce, le créateur d'OSS 117 en 1963. "Plus belle voiture du monde", berline de série "la plus rapide du monde"… les qualificatifs ne manquent pas pour désigner la Mk2. Elle mettait le sport à portée de volant des pères de famille.

 

 


Histoire

La Jaguar Mark 2 fut introduite en 1959 et vendue dans les années 1960. Elle avait un essieu arrière rigide et était alimentée par le moteur XK à six cylindres initialement utilisé dans la Jaguar XK120 de 1948. Elle était disponible avec des moteurs de 2,4, 3,4 et 3,8 litres de cylindrée.

Intérieur cuir d'une jaguar MK2 boite manuelle

En 1961, Jaguar lança deux nouveaux modèles avec la version à triple carburateur SU du moteur XK de 3,8 litres: la berline Mark X et la voiture de sport Jaguar Type E. Les deux voitures utilisaient des versions de la nouvelle suspension arrière indépendante Jaguar, la Mark X ayant une voie de 1,50 m et la Type-E de 1,30 m.

Après avoir sorti la Mark X avec ses nombreux raffinements techniques, le patron de Jaguar Sir William Lyons prévoyait que la Mark 2 aurait besoin d'une mise à jour avec des caractéristiques similaires pour conserver sa place dans le marché. On travailla donc au développement de la Type-S (nom de code "Utah Mk III", la Mark 2 ayant été "Utah Mk II") dès que le travail fut terminé sur la Mark X.

La Type-S est un réaménagement majeur de la Mark 2. Elle utilise une version réduite de la suspension arrière indépendante de la Mark X pour remplacer le pont arrière rigide de la Mark 2 et a un arrière plus long, entre autres changements de style et d'intérieur. La Type-S est disponible avec les moteurs XK de 3,4 ou de 3,8 litres, mais uniquement dans les versions à double carburateur, le moteur à triple carburateur ne rentrant pas dans ce qui était essentiellement encore le compartiment moteur de la Mark 2.

Au moment où la Type-S est présentée en 1963, la Mark 2 est une valeur forte et inattendue des ventes, en dépit de son âge. Bien que la Mark X se vendit moins bien que prévu, en particulier aux États-Unis, Sir William décida de conserver les trois modèles de la gamme Jaguar en parallèle. La Mark X est renommée "420G" en 1966 et est rejointe par un autre nouveau modèle, la 420 de 4,2 litres. La 420 fut développée pour remplacer la Type-S, mais parce qu'une certaine demande restait pour la Type-S, les quatre berlines (Mark 2, Type-S, 420 et 420G) restèrent en vente jusqu'à l'arrivée de la Jaguar XJ6 en 1968. La XJ6 les remplaça toutes, sauf la 420G qui resta dans la gamme Jaguar.

La Mk2 (c’est-à-dire type 2) a établi la réputation de Jaguar comme voiture de luxe rapide ou berline de sport que tous les autres constructeurs cherchaient à égaler.

Petite berline Jaguar, son nom s’écrit Mk2 et non MkII à la différence des grandes berlines MkVII, MkVIII, MkIX et MX qui s’écrivent en chiffres romains.

Les chiffres de production de la Mk2 et de ses dérivés

  • Mk2 3.8 1959-1967, 30 070 exemplaires.
  • Mk2 3.4 1959-1967, 28 660 exemplaires.
  • Mk2 2.4 1959-1967, 2 483 exemplaires.
  • 340 1967-1968, 2 630 exemplaires.
  • 240 1967-1969, 4 210 exemplaires.
  • Daimler V8/250 1962-1969, 17 620 exemplaires.
  • S-Type 3.4 1963-1968, 9 830 exemplaires.
  • S-Type 3.8 1963-1968, 15 070 exemplaires.

La berline 2.4 et 3.4 litres (Mk1)

La Mk2 n’est pas un modèle totalement innovant, elle a succédé à la Mk1,première monocoque de la marque.

La dénomination réelle de la Mk1 était berline de 2,4 ou 3,4 litres (2.4 saloon, 3.4 saloon). Cette dénomination officieuse de Mk1 n’a été employée qu’après la sortie de la Mk2. La Mk1 avait des surfaces vitrées moins généreuses, en particulier en raison de piliers avant et arrière plus massifs et une voie arrière plus étroite que celle de sa suivante.Et des freins à tambours.

La Mk2

Jaguar Mk2 3.8 Litre Sport Saloon de 1961.

La production s’est étendue de 1959 à 1968 avec quelques évolutions mineures.

La Mk2 existait en trois cylindrées : 2.4, 3.4 et 3,8 litres, avec des transmissions manuelles, avec ou sans overdrive, ou automatiques, surtout pour les États-Unis

La version 2.4 était une honnête berline sans prétentions avec une certaine mollesse ce qui n’était plus le cas avec la 3.4. La 3.8 était la plus sportive, elle a couru, et gagné, de nombreux rallyes dont le Tour de France auto. Elle s’est illustrée aussi dans le Monte-Carlo, mais sans le gagner. C’est la grosse MkVII en fin de carrière qui fut la seule Jaguar à remporter cette épreuve, malgré les participations des XK120, XK140, Mk2 et Type E.

La Mk2 a apporté quelques innovations techniques marquantes : des freins à disques aux quatre roues. Des surfaces vitrées agrandies avec des montants fins et chromés. Le moteur XK était le même pour les 3,4 et 3,8 litres hormis l'alésage. La caisse et l'intérieur de tous les modèles Mk2 disposaient de la même finition. La voie arrière plus large que celle de la Mk1 améliorait la tenue de route de l’auto.

Le numéro de série de l’auto permettait de connaître sa configuration

Détail frontal d'une 3.8 Litre.

 

Détail frontal d'une 3.8 Litre.

 Une voiture équipée d’un overdrive Laycock de Normanville avait un numéro type : xxxxxxDN. La transmission automatique Borg Warner donnait une numéro de série type : xxxxxxBW

Ses performances étaient impressionnantes pour l’époque et restent plus qu’honnêtes quarante ans plus tard (220 ch, 125 mph soit 200 km/h, 0-100 en 8,5 secondes).

La Mk2 arriva aussi au moment de la mise en service du réseau autoroutier qui permettait de « croiser » en tout confort à plus de 160.

Elle a été la première grande routière de sport en permettant aux berlines d’avoir les performances des voitures de sport. Dans les années 1960, elle était tout autant la voiture des truands que celle des policiers (en Grande-Bretagne). Les hold-ups de banque ne pouvaient pas être complets sans une Mk2 de fuite et une Mk2 de poursuite.

C’était une berline luxueuse dans laquelle le cuir, la loupe de noyer et les tablettes de courtoisie (picnic tables) à l’arrière des sièges étaient de série mais, signe des temps, les sièges inclinables à l’avant étaient en option.

Elle s'est forgée un palmarès conséquent sur circuits et en rallyes internationaux aux mains de pilotes de renom, en gagnant beaucoup de courses de catégories tourisme ou tourisme amélioré.

L'usine a fabriqué une très petite série d'une douzaine d'autos chaque année de 59 à 64 nommées "Tour de France". Elles ont été commandées par des pilotes ou des particuliers pour les engager dans des rallyes. Reconnaissables avec une dizaine de spécificités dont : boîtier de direction 3,5 tours, cales en dural pour le train av., renforts des attaches de pont arrière, boîte MOSS close ratio, deux carburateurs SU H8 ou trois carburateurss HD6 ou HD8. Un ou deux réservoirs dans la malle, remplissages par le dessus. Certaines ont eu des éléments de carrosserie en aluminium.

Les 240 et 340

Les évolutions de l’auto ont été relativement modestes au cours de sa « vie ». Les deux dernières années ont vu les modèles 2.4 et 3.4 être remplacés par les 240 et 340.

Ces versions de Mk2 faisaient descendre le niveau de prestations offert. Elles n’étaient commercialisées que dans les deux motorisations basses de la gamme, 2,4 et 3,4 litres, d’où leurs noms. La sellerie était en vinyle et non plus en cuir, il n’y avait plus de tablettes pic-nic à l’arrière et les pare-chocs étaient fins comme ceux de la S-Type. Pour les modèles commercialisés en Grande-Bretagne, les feux antibrouillards n'étaient plus de série. On les reconnait tout de suite à leurs pare-chocs fins de type S.

Suite au prochain N° pour un nouveau véhicule

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Commentaires

4 Commentaires

Christian GARRIGUE (TARBES 4)
Il y a 2 ans
Merci Michel. Coup au coeur en voyant ta photo : La MK2 blanche a été ma première voiture achetée avec mon premier salaire... Trouvée au Garage PRIMO de Tarbes pour 1500 Francs fin 1970. Revendue 4500 Francs en 1973 à un jeune de La Baule. Parfois je rêve que je l'ai encore.
Jean-Luc CABANNES (TARBES 9)
Il y a 2 ans
Merci très intéressant et bien documenté.
Patrice BREQUE (TARBES 14)
Il y a 2 ans
Je sais ce qu'il me restera à faire dans deux ou trois ans lorsque j'aurai terminé la restauration de ma Matra 530 LX ...
Michel MURAT (TARBES 6)
Il y a 2 ans
Christian, je savais que tu avais une MKII.
Dommage que tu ne l'ai pas gardé.
Patrice, j'espère que tu la remettra en état avant 3 ans.
Je suis en ce moment sur un cabriolet Salmson S4 avec des pots

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