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03 novembre 2022

Portrait-robot d'une nouvelle génération d'ingénieurs

En 2022, choisir de devenir ingénieur, c'est donc toujours s'assurer un avenir professionnel prometteur, même peut-être plus encore qu'avant.


En cette rentrée comme chaque année, près de 40 000 jeunes ingénieurs, toutes formations et spécialités confondues, vont intégrer le monde du travail. Pour eux, pas de chômage en vue. Selon la dernière enquête de la Conférence des Grandes Ecoles, plus de 80% des jeunes diplômés des Ecoles d’Ingénieurs ont une proposition d’embauche, moins de deux mois après leur fin d’études.

En 2022, choisir de devenir ingénieur, c’est donc toujours s’assurer un avenir professionnel prometteur. Même peut-être plus encore qu’avant, quand on sait que la France connaît actuellement une grande pénurie d’ingénieurs, et qu’il faudrait, selon la fédération Syntec Ingénierie (1), en former 10 à 20 000 de plus par an pour répondre aux besoins de notre économie.

Mais malgré ce contexte de tension du marché de l’emploi, créateur d’opportunités pour les jeunes ingénieurs, de nouvelles aspirations modifient les trajectoires de carrière. Voici le portrait-robot d’une nouvelle génération d’ingénieurs.

Passer 40 ans dans la même entreprise, ça ne fait plus rêver 

Il est loin le temps où le rêve des jeunes actifs consistait à intégrer le plus vite possible un grand groupe et à y réaliser toute sa carrière. On estime que les jeunes actifs d’aujourd’hui changeront en moyenne 13 à 15 fois d’emploi au cours de leur vie, quand 1 jeune sur 2 envisage déjà de vouloir quitter son entreprise d’ici 3 ans.

Un goût du changement particulièrement présent chez les jeunes ingénieurs, pour lesquels les propositions de postes ne manquent pas, et qui se « font chercher » plutôt qu’ils ne cherchent du travail. À tel point que l’emploi devient parfois un objet de consommation comme un autre, avec une obsolescence programmée, au gré des opportunités.

Les postes de consultants répondent bien à ce besoin de flexibilité et de nouveauté ; c’est sans doute une des raisons qui explique pourquoi 25% des jeunes ingénieurs démarrent ainsi leur carrière, selon la dernière enquête de la Conférence des Grandes Ecoles (2). Des postes qui leur garantissent une grande diversité de projets sans avoir besoin de changer d’employeur et de multiplier les périodes d’essai.

Une réalité vérifiée dans mon entreprise, où un consultant change en moyenne de projet tous les 15 mois, et où près de 200 nouveaux projets démarrent chaque mois, de l’aéronautique à l’énergie en passant par les transports ou le numérique. Une diversité d’opportunités qui se révèle souvent plus difficile dans un groupe industriel.

Concevoir le monde de demain oui, mais s’il a du sens

Devenir ingénieur, c’est aussi croire en la technologie comme levier de changement, et être animé par la volonté d’inventer les solutions aux problèmes de notre monde. Et de problèmes à solutionner, nos générations n’en manquent pas, avec les transitions majeures en cours sur l’énergie, le numérique et l’industrie, le tout sur fond d’urgence climatique et environnementale.

Ces enjeux animent bien sur les jeunes ingénieurs, et ont d’ailleurs amené certains récemment à médiatiser leur volonté de faire un pas de côté avec le modèle de carrière qui leur est aujourd’hui proposé. Nous devons prendre en compte ces signaux !

Et même si, aujourd’hui comme hier, les solutions pour sauver la planète dépendent en partie de la technologie et des ingénieurs qui vont l’inventer, nous devons, pour ne pas faire de ces jeunes ingénieurs une génération désabusée, changer nos modes d’organisation, nos modes de vie et nos habitudes.

Les projets industriels de demain devront proposer plus d’engagement citoyen, plus d’agilité et plus de proximité, pour motiver celles et ceux qui y participent, sur des cycles courts, en phase avec leurs attentes, et pour faire de chacun un maillon essentiel de la chaîne d’innovation.

Ici aussi, le modèle des sociétés d’ingénierie pourra inspirer les acteurs de l’industrie. Car poussées par l’exigence des acheteurs et la forte concurrence sur le marché, elles sont obligées d’être constamment à l’écoute, de changer rapidement, de toujours proposer des modes d’organisation plus innovants. C’est aussi une des raisons pour lesquelles elles mettent la RSE en point d’orgue de leurs dispositifs de recrutement et de fidélisation de talents.

Nous aurons plus que jamais besoin d’ingénieurs dans les années à venir. Mais nous devons également accompagner les nouvelles aspirations de la génération des jeunes entrants, et savoir réinventer, voire ré-enchanter le métier, pour faire des ingénieurs de demain les pionniers pour résoudre les grands défis humains, écologiques, énergétiques et économiques de notre époque.

Chronique de 
Agap2
 

 

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