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Anienit
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02 février 2021

Tour du monde de Lavina : 3- La Nouvelle-Orléans

 

États-Unis : La Nouvelle-Orléans et le Jazz-In (21/11/2018)

Nous avons laissé un bien bel héritage, ici à la Nouvelle Orléans, dans cette Louisiane cédée par Napoléon au début du XIXe siècle pour une poignée de dollars. Avec la statue de la Liberté et La Fayette, c’est sûrement un magnifique cadeau fait aux américains.

 


 

La «  Bourbon Street » est le seul souvenir qui me reste du passage ici, début septembre 1966. Les images de l’époque sont floutées tant d’années après : je ne garde en mémoire que quelques bâtisses coloniales et des échos sonores de « jazz ‘in ».

 

J’arrive tôt dans le carré français et les nombreuses boutiques sont encore fermées. Pourtant, les enseignes en façade m’impressionnent et la végétation verdoyante des balcons me laisse admiratif. Quelques artisans peintres blanchissent des moulures ternies par le temps. Catastrophe, la rue Bourbon est coupée par d’importants travaux de réfection du macadam ; du coup, cet immense chantier défigure les façades. Alors détour par la Royal Street, autre haut lieu de ce quartier.

La ville se réveille : les premiers saxos, trompettes, les premiers tempos de tambours s’invitent parmi les grincements désagréables des pelles mécaniques. Ici c’est bien sûr le paradis du rythme et de l’harmonie, la rue reste le lieu d’expression privilégié : il y a un jazz-band excellent, à l’angle de St Peter Street. On est loin du décor des bateaux à aube du début du XXe, sur le Mississippi, lorsque la musique accompagnait les voyageurs. C’est tout de même un régal ! Avant la naissance de ce jazz dit New-Orleans, il y eut le blues, les chants religieux, les batteurs tapant sur des instruments de fortune, les pianistes de ragtime … et de boogie-woogie.

 

Le jazz, ce n’est pas un texte musical qu’on interprète mais une manière de jouer. Ainsi la partition n’est pas l’important, c’est la façon de jouer qui détermine le style. Le jazz New-Orléans est avant tout un accent musical qui échappe à toute définition précise. J’avais 13 ans, lorsque je me suis essayé à la clarinette avec « petite fleur » ou « les oignons », pour imiter Sydney Bechet ; mais je n’avais pas le talent des noirs et j’ai laissé tomber … la clarinette, mais j’ai continué à aimer ce style, plus attaché à ce passé qu’amateur averti ! Louis Armstrong, lui aussi un enfant de la Nouvelle-Orléans, a été mon idole : « O when the Saints, go marching in, … ». C’est d’ailleurs le thème repris par ce Jazz-band du café Beignet… où je trompe l’appétit avec trois beignets….

Puis, en me dirigeant vers les bords du Mississipi, je m’attarde sur les nombreux musiciens de rue, bambins ou plus âgés. Aux US, le « tip » est une institution : tu glisses un dollar dans la main après tout service rendu, sinon tu es broyé des yeux. Cette zone est le grand lieu touristique de La Nouvelle-Orléans, c’est une providence pour celui qui veut s’essayer à la musique : des seaux, des boîtes, des cartons, posés au sol, accueillent les toujours « verts » billets américains.

J’arrive sur les rives du Mississippi bien différentes de ce qu’elles étaient en 66. L’ouragan dévastateur Katrina a conduit à rehausser les murets et digues de protection, le long du fleuve : je ne reconnais plus les berges d’autrefois où l’on avait accès direct au fleuve.

J’attends mon vol pour Atlanta. Soudain de grands cris résonnent. « Yeah !... Yeah ! … Here are the Falcons ! ». L’équipe de football américain d’Atlanta débarque bruyamment de l’avion que je vais prendre : elle va affronter demain soir les Saints de la Nouvelle Orléans. Ça charrie à très haute dose de décibels dans ce hall 6 ! That’s America ! Demain, c’est Thanksgiving Day ! Bonne fête et bonne dinde rôtie ! Pour ce qui me concerne, je serai reparti.

Yves Lavina (4)

 

 

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