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Anienit
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23 février 2021

Tour du monde de Lavina : 2- République Dominicaine

 

République Dominicaine : Route vers Montecristi (nov. 2018)

J’évite les plages touristiques du sud de la République Dominicaine, l’ancienne Hispaniola, pour découvrir les côtes du débarquement de Christophe Colomb dans un nord plus authentique. Très vite, je quitte la belle Santo-Domingo pour Santiago de los Caballeros où grâce à la boutique de David CABRAL et sa « Fábrica Cigar Store », je m’initie au cigare. Saint Domingue est le plus gros producteur de gros cigares fait mains (plus de 200 millions d’unités par an). Puis en bus, je me rends à San Fernando de Montechristi à la frontière d’Haïti.


 

 

J’ai choisi cette petite ville au nom sympa comme dernière halte avant d’entrer en Haïti. A l’arrivée, une moto-taxi me transporte à l’hôtel Santa-Clara : ne va pas trop vite Gerardo ! Mon équilibre est très instable, d’une manière générale, et beaucoup plus sur ce deux-roues, empêtré dans tout mon barda. Trop vite arrivé, la Chambre n’est pas encore prête : il n’est que midi. Alors ni une, ni deux, je lui demande de m’emmener en bordure de mer : là, au-delà du cap, quelques kilomètres plus loin, Christophe Colomb découvrait les Amériques, il y a 526 ans. Je scrute l’horizon et ne vois que deux barques : ce sont mes deux caravelles, la Niña et la Pinta. Et oui, ... la Santa-Maria a coulé non loin de la côte !

De retour en ville, on s’arrête devant l’horloge de Montecristi, au haut d’une structure métallique ayant la forme de bouteille de champagne. Elle fut fabriquée en France par l'horloger Jean Paul Garnier et se retrouve là suite à une curieuse histoire : elle était destinée aux États-Unis, mais le bateau qui la transportait s’est échoué à proximité de San Fernando. Pour sortir de cette mauvaise passe, la cargaison devait être déchargée. Et là, l’astucieux Vénézuélien Benigno a flairé le bon coup : il convainc la mairie de collecter quinze mille pesos, pour l'acheter. Et voilà comment est arrivée au centre d'une bourgade de marais salants, l’une des principales attractions de la république dominicaine. Comme quoi, le hasard !!!

 

Stephan, mon hôtelier tchèque (Pragois marié à une dominicaine : c'est la conséquence de vacances exotiques, il y a 20 ans !) est devenu, malgré son physique slave, plus dominicain que les autochtones. Il me raconte comment il a construit ce petit hôtel de 15 chambres avec ses mains. Il a 40 ans de moins que moi ; Il me parle de sa ville et de ses curiosités, et enchaîne avec de nombreuses anecdotes. Ici, tous les vingt mètres, voire côte à côte, tu croises une officine de loterie, on les appelle "bancas". On n'y voit personne mais elles pullulent, quasi autant que les voitures qui circulent. Le dominicain est joueur et n'hésite pas à mettre en jeu le peu d’argent qu'il a.

 

Stephan affirme qu'il ne pleut jamais ici, ... et pourtant l'orage gronde tout près et... sûr que ça tombe fort, pas loin. Les propriétaires des salines, par leurs prières répétées à la Vierge, ont repoussé toute averse, continue-t-il d'affirmer. Seulement quelques gouttes, en cette soirée, de quoi répandre une odeur de poussière mouillée. La nature est étrange. Les ouragans passent et ne s'arrêtent jamais en république dominicaine.

 

Tous mes interlocuteurs, y compris Stephan, me déconseillent fortement d’aller jusqu’à Port-au-Prince. Trois médecins dominicains viennent d’être séquestrés à la frontière et la capitale d’Haïti est troublée par des émeutes antigouvernementales. Empêtré dans mes bagages, il semble difficile d’avoir la mobilité suffisante pour affronter des situations tendues et violentes. Je peste, je fais la gueule, mais je vais faire l’impasse sur Haïti. Alors, je retourne à Santo-Domingo après demain et je volerai directement sur Miami…

Yves LAVINA (4)

 

 

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