Crèches, logements, résidences, santé...les nouveaux horizons des SCPI
De nouveaux venus dans le secteur de la SCPI séduisent les investisseurs.
Malgré leur demi-siècle d’existence, les SCPI (société civile de placement immobilier) se sont offert un coup de jeune. De nouveaux intervenants sont arrivés et des SCPI thématiques et pointues ont fait leur apparition. Parallèlement, les sociétés de gestion ont redoublé d’efforts pour séduire les investisseurs, notamment les plus jeunes. Panorama d’une cure de jouvence assumée et couronnée de succès
1. Quels sont les nouveaux venus dans le secteur de la SCPI?
Il y a quelques années sont arrivés de petits nouveaux qui ont bousculé les codes traditionnels de la pierre-papier. Certains se sont affranchis du classique binôme bureaux/commerces pour investir dans des hôtels, des établissements de santé, des entrepôts ou encore des logements (hors dispositif fiscal Denormandie, Malraux ou Pinel). C’est lecas des SCPI Atream Hôtels, Pierval Santé et Primovie, Activimmo pour la logistique ou encore Primofamily et Kyaneos Pierre pour le logement.
Un parti pris souvent rémunérateur - ces SCPI distribuent généralement davantage que la moyenne des SCPI classiques - en contrepartie d’un risque un peu plus élevé. À ce titre, elles doivent être acquises dans le cadre d’une diversification au sein d’un portefeuille de SCPI», conseille Jonathan Dhiver, fondateur du courtier Meilleurescpi.com. D’autres nouveaux venus ont choisi de prospecter hors de nos frontières (Novapierre en Allemagne) voire en dehors de la zone euro (Corum XL) ou encore d’inaugurer une politique novatrice d’investissement. Depuis son lancement en 2014, Corum AM a ainsi misé sur une stratégie d’investissement opportuniste, en achetant à contre-courant et en revendant dès que les actifs ou les secteurs d’activité sont devenus à la mode et se sont valorisés.
2. La pandémie a-t-elle modifié les stratégies d’investissement?
Qu’il s’agisse d’établissements de santé, de commerces essentiels, d’entrepôts ou de logements, les grandes tendances d’investissement amorcées ces dernières années ont été renforcées par la pandémie. Depuis, certaines sociétés ont décidé de miser sur ces actifs atypiques. Avec leur première SCPI baptisée Optimale et lancée enseptembre 2020, les dirigeants de Consultim AM entendaient «s’adapter à la nouvelle donne consécutive à la crise sanitaire: développement du télétravail et de l’e-commerce, regain d’intérêt pour les métropoles régionales et les villes de taille moyenne, montée en puissance des marchés de la logistique et de la santé». Fin 2020, ce fut au tour de Perial de commercialiser PF Hospitalité Europe, investie à l’échelle continentale dans des structures d’accueil pour tous les âges de la vie (crèches, logements, résidences pour étudiants et seniors...).
En juin 2021, le groupe Inter Gestion présentait Cristal Life, SCPI orientée vers «des actifs essentiels à la vie des personnes»: alimentation, logement, éducation, santé ou encore loisirs. À la même époque, Immovalor Gestion a créé Allianz Home, investie, elle aussi, dans une valeur sûre de la pierre, mais délaissée par les SCPI traditionnelles: l’immobilier résidentiel.
3. Comment les SCPI ont-elles réussi à séduire de nouveaux investisseurs?
Pour simplifier la vie des associés, et aussi attirer la jeune génération, plusieurs sociétés de gestion proposent aujourd’hui une souscription des parts entièrement numérisée. Une solution qui offre le double avantage d’éviter la paperasse et de réduire les délais pour percevoir ses premiers loyers.
Il est aussi désormais possible d’investir en SCPI, via son contrat d’assurance-vie ou directement, en versements programmés. Après avoir réalisé un premier versement du montant minimal requis par la société de gestion (souvent 5 à 10 parts) vous pouvez programmer un achat mensuel, trimestriel, semestriel ou annuel de parts. Un mécanisme apprécié des jeunes actifs qui se constituent ainsi, progressivement et de façon quasi indolore, un capital pour leur retraite.
À l’instar de Corum AM, quelques sociétés de gestion offrent même aux associés la possibilité de fractionner l’achat de parts (on parle de parts décimalisées). «Cela leur permet d’adapter, à l’euro près, leur effort d’épargne à leur capacité financière», explique Frédéric Puzin, fondateur de Corum L’Épargne. Ce fractionnement n’aurait cependant pas les faveurs de l’AMF. Le gendarme des finances ne s’est, pour le moment, pas exprimé publiquement sur le sujet et n’a pas donné suite à nos demandes. Affaire à suivre...
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