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16 juin 2022

Il faut sauver la vie dans l'océan car c'est aussi la nôtre

Publié par Michel MURAT (6) | Divers

 C'est tout un monde de dizaines de milliers d'espèces encore à explorer, que recensent des institutions comme Ifremer, CNRS, Museum, Sorbonne université… ou des fondations privées, comme Tara, dont la goélette poursuit en ce moment la mission Microbiomes.


On n'échappera pas aux clichés. Nous, les Terriens, connaissons mieux la surface de la Lune ou de Mars que le fond des abysses de notre propre planète. Mais cela pourrait changer. Même chez un peuple aussi terrien que les Français - comme aime à les qualifier l'ancien directeur général du CNRS Pierre Papon, qui fut aussi à la tête de l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer).

Outre plonger avec un tuba à la surface du monde sans soleil en se rêvant en commandant Cousteau, jalouser les skippers de la Route du rhum ou pleurer au Chant du loup, ils pourraient scruter l'horizon marin avec un nouvel esprit de découverte. Car un autre cliché a dû leur résonner aux oreilles ces jours-ci, à l'occasion du One Ocean Summit qui se tient à Brest: la France possède le deuxième domaine maritime mondial.

Autant dire une immense richesse, quoique souvent invisible, des Antilles aux îles Kerguelen en passant par la Nouvelle-Calédonie ou la mer d'Iroise, Mayotte, Tahiti ou le Cotentin… Ici, on n'évoquera même pas la géostratégie, telle qu'elle s'est rappelée récemment en fanfare avec l'affaire des sous-marins australiens, pointant l'importance majeure que prend la zone Indo-Pacifique. C'est de la vie qu'il s'agit.

 

L'ancêtre crevette

Celle apparue dans l'océan il y a 3,9 milliards d'années. Si le sang dans nos veines est un mélange d'eau de mer et d'eau douce, c'est qu'il fut inventé dans pareil environnement par des sortes de crevettes, il y a 700 millions d'années.

Merci l'ancêtre crevette. Et respect pour le poisson singulier, avec épaules et poignets, qui le premier franchit le littoral et a commencé de s'adapter aux continents, il y a 450 millions d'années. A remarquer, nous ne sommes jamais partis trop loin. Plus d'un humain sur deux aujourd'hui, plus de deux humains sur trois demain continueront de vivre près des côtes, près de cet océan qui couvre 70% du globe.

On leur souhaite la fin de la surpêche tout en ayant encore du poisson et des algues à déguster. Et aussi du bon air à respirer. Car l'océan a pu jusqu'à présent piéger jusqu'au quart du gaz carbonique de l'atmosphère et retenir de gigantesques quantités de chaleur, empêchant le climat de basculer. Mieux encore, c'est un de nos poumons! D'où vient la moitié de l'oxygène que nous respirons? De l'océan avec son plancton.

Merci les micro-organismes, dont les efflorescences géantes peuvent être vues depuis l'espace. C'est tout un monde de dizaines de milliers d'espèces encore à explorer, que recensent des institutions comme Ifremer, CNRS, Museum, Sorbonne université… ou des fondations privées, comme Tara, dont la goélette poursuit en ce moment la mission Microbiomes. D'une telle biodiversité, toute une panoplie peut émerger, nouveaux médicaments, biocarburants, cosmétiques inattendus… Comment ne pas tuer cette vie - et la nôtre - avec le rejet de centaines de milliers de tonnes de plastique, qui se fragmentent en mer en trillions de microparticules allant jusqu'à s'insérer dans la pousse du corail? Telle est la question aujourd'hui posée aux Terriens.

Par  Dominique Leglu  Challenges

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